Notre première nécessité est de créer un espace d’échange, où toustes se sentiraient en sécurité de dire.

Recueillir des témoignages, dialoguer avec les institutions visées.

Agir ensemble pour une prise de mesures concrètes contre les violences systémiques et institutionnalisées. De dire non à ce milieu vérolé, de dire non ensemble, toustes ensemble.

Rendre public ce qui ne doit plus être tu, jamais.

Story telling antique, rudement bien fichu.
Rudement enfermant aussi.

Aujourd’hui encore, les déesses sont réelles, elles content et racontent le présent.

Callisto, la plus belle des nymphes, fait partie de celles-ci.

Voici son histoire.

Chasseresse, suivante et favorite d’Artémis, elle lui jure chasteté éternelle.

Zeus, Dieu des dieux, collectionneur de femmes, tombe éperdument amoureux de Callisto. Il en fait sa proie et s’unit à elle, par leurre, la ruse ultime, puis, démasqué, par la force.

C’est un viol.

Honteuse et désolée, elle s’en cache à ses compagnes, craignant le dégoût d’Artémis. Tombée enceinte à l’issu du viol de Zeus, l’enfant qui grandi en son sein trahi bientôt son secret, et révèle son état.

Artémis, prise de rage, tu n’es plus pure, la répudie.

Héra, reine des Dieux, encore et toujours trompée et humiliée, ne supporte plus les trahisons de son époux. Ça va bien, maintenant.
Elle transforme Callisto en ourse, l’animal, fourrure, miel et saumon, pour que jamais plus Zeus ne succombe à ses charmes.

Des années plus tard, cliffangher, Arcas, demi-dieu né de cette union forcée, chasse un jour en forêt  lorsqu’il tombe nez à nez avec cette ourse qu’il s’apprête à tuer sans savoir qu’il s’agit de sa mère.

Pour empêcher ce matricide involontaire, Zeus fixe au ciel la mère et le fils, transformé.e.s en la grande et la petite ourse.

Reflet d’une construction sociale, il nous a frappé que la concurrence des femmes, la honte des victimes, la suprématie revendiquée par le patriarcat, ou par le pouvoir, sont des schémas vieux comme le monde, dont il est aussi nécessaire que difficile de se débarrasser.

Tradition orale, il nous a plu de nous raccrocher à un mythe dans notre volonté de souligner l’importance de la parole.

Pour que jamais nous ne soyons des Callisto, que la confiance et la solidarité entre les soeurs et les adelphes soit le meilleur rempart à l’indicible.

Mytho la mytho.